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les caractéristiques du Bassin Versant de la Dourbie ( tiré d'un rapport de Jacques Ricard)

chapitre 1

La Dourbie à une longueur de 70 km environ. Des documents sur internet indiquent une longueur(de 96 km).
De Millau à St jean du Bruel elle coule sur des formations calcaires et une distance de 36 km.
De St jean du Bruel à Dourbies (quelques km en aval de Dourbies) elle coule sur des formations
schisto?gréseuses et une distance de 13 km.
De Dourbies à sa source elle coule sur des formations granitiques et une distance de 22 km.

La surface du bassin versant de la Dourbie est de 570 km² environ.
La surface du bassin occupée par les calcaires est de 380 km².
la surface du bassin occupée par les schistes et granites est de 190 km².

La source de la Dourbie est à 1300 m environ.
La limite aval des granites se trouve à 660 m.

La limite aval des schistes gréseux (début des calcaires) est à 500 m.
 La confluence Dourbie?Tarn est à 350?360 m.

chapitre2 

Pluviométrie
A l’Aigoual (1560 m) la hauteur pluviométrique moyenne est > 1500 mm.
 A Soulobres (640 m) à Millau elle est de 700 à 800 mm.
A noter que l’Aigoual est le massif le plus arrosé de France avec des épisodes pluvieux de très forte intensité notamment lors des « retours d’Est » nommés aussi « épisodes cévenols » pouvant produire 600 à 700 mm de pluie en moins de 12 heures.
Hydrologie générale
Les mesures suivantes ont été faites à la station de Massebiau commune de Millau.
Le débit moyen annuel sur 91 ans est de 13.6 m3/s.
La lame d’eau est de 788 mm.
Le débit instantané maximal est de 728 m3/s le 21/09/1980.
Le débit minimum connu est de 1.860 m3/s en aout 2002.
Les débits minimaux sur 10 jours consécutifs (1918?2007) : 1.860 < 3.312 < 4.180 m3/s.
Hydrogéologie générale
L’eau qui s’infiltre dans le sol et le sous sol s’exprime par les sources.

chapitre 3

A faibles débits ? quelques litres à quelques dizaines de litres par seconde ? dans le haut bassin granitique et schisto?gréseux de la Dourbie.
A moyens et forts débits – quelques dizaines de litres à quelques centaines de litres par seconde 
dans le bassin aval karstique de la Dourbie.
Ce constat général se vérifie à l’aval du contact entre les schistes et les calcaires où le débit de la
Dourbie est très faible voire nul certaines années.

Dès l’entrée dans les calcaires une importante source karstique, le Durzon, redonne vie à la Dourbie et en constitue sa seconde source avec un débit d’étiage de l’ordre du mètre cube par seconde. A l’aval de la confluence du Durzon avec la Dourbie, de nombreuses sources karstiques issues des causses du Larzac et du causse Noir alimentent la Dourbie de façon pérenne avec un débit minimum moyen de 3.3 m3/s et d’une eau de qualité bonne. Ces sources sourdent tout le long de la Dourbie et
maintiennent sa température entre 12 et 17°C jusqu’à sa confluence avec le Tarn même au cours d’étés caniculaires.Les caractéristiques précédentes nous permettent de mieux comprendre le caractère de la Dourbie à travers les saisons.Ses crues importantes, impressionnantes, sont bien le reflet des pluies abondantes et parfois torrentielles sinon, exceptionnellement, quasiment cycloniques sur le massif de l’Aigoual et de l’Espérou
De plus, le tiers amont du bassin est situé sur des formations géologiques granitiques et schisteuses plutôt imperméables et présente de fortes pentes favorisant le ruissellement. Malgré un boisement important de cette partie du bassin qui va dans le sens de « retard à l’écoulement », des crues importantes voire exceptionnelles peuvent néanmoins s’exprimer.
A l’étiage les apports du causse du Larzac et du causse Noir par de nombreuses sources s’exprimant tout au long du cours soutiennent le débit de la Dourbie aux environs de 3.3 m3/s et à une température de 12 et 17°C. De ce fait, la source de la Dourbie en été n’est plus à l’Aigoual mais au pied du causse du Larzac à la source du Durzon.
La faible activité humaine sur le causse Noir et celle très modérée sur le causse du Larzac confèrent aux eaux de la Dourbie une qualité qualifiée de bonne selon les critères de l’Agence de l’Eau Adour?Garonne.
L’énergie érosive de surface des eaux de ruissellement abondantes en hiver ont façonné le cours amont granitique et schisto?gréseux de la Dourbie en une profonde vallée encaissée.
L’énergie de dissolution des eaux d’infiltration a façonné le paysage calcaire et dolomitique de
surface et souterrain des causses du Larzac et Noir en d’impénétrables réseaux karstiques
s’exprimant en de nombreuses sources sourdant le long des berges de la Dourbie entre Saint Jean du Bruel et Millau.Sans les brusques et parfois dévastateurs apports automnaux provenant de son bassin amont, la source de la Dourbie serait celle du Durzon et son cours serait souterrain de Nant à Massebiau,
comme le ruisseau du Bonheur s’engouffrant dans sa perte et ressortant à Bramabiau. 

chapitre 4

Alors, lepassage du causse Noir à celui du Larzac ne serait marqué que par une vallée sèche à la place des gorges actuelles de la Dourbie, jalonnée de villages pittoresques.
Le bassin de la Dourbie est situé en moyenne montagne et sur des terrains peu favorables à une agriculture intensive du fait des pentes de son haut bassin et la rareté des sols sur le bas bassin calcaire. De ce fait, le bassin de la Dourbie, notamment sur son sous bassin karstique, offre de larges étendues de parcours pour les troupeaux, un espace raisonnable pour l’agriculture tournée essentiellement vers l’élevage laitier et de vastes espaces naturels où la flore et la faune sauvage ont pu persister et se développent du fait d’espaces protégés et d’une gestion de plus en plus adaptée.
Pelouses sèches des plateaux et chaos ruiniformes, vertigineuses falaises calcaires et eaux vives font de ce bassin versant à une latitude subméditerranéenne, un espace remarquable convoité pour figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Si l’agriculture à vocation d’élevage laitier et fromager est l’activité première en matière de création de richesse, le tourisme vient en seconde position. Il concerne à la fois un tourisme relatif à l’industrie laitière mais aussi à celui du patrimoine historique tant sacré que vernaculaire, sans oublier le tourisme environnemental tant sportif que familial et scientifique.
L’autoroute A75 favorise l’accès à ce territoire qui voit une activité touristique en plein
développement. Comment concilier le développement de cette activité, notamment sur le bassin de la Dourbie, avec la conservation des caractéristiques minérales, aquifères et vivantes de ce bassin qui en fait sa richesse actuelle et sa qualité de vie.
Le concept de conservation quantitatif et qualitatif de chaque ressource induisant les activités par la mise en oeuvre de savoirs?faire spécifiques, est le critère à respecter. Cela implique une démarche permanente d’acquisition de connaissance de chaque ressource. Le Parc naturel régional des Grands Causses, fédérateur d’un plus grand espace dans lequel le bassin de la Dourbie est inclus, s’y emploie.
Alors, fort de ces connaissances il sera possible au nom du développement durable de gérer les
conflits d’usage existants et d’envisager des orientations de développement.

voir Rapport Original de Jacques Ricardrapport BVDourbie JRicardrapport BVDourbie JRicard (146.45 Ko)

Date de dernière mise à jour : 09/05/2020

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