LE MOT DU PRESIDENT DE L'AAPPMA NANT ST JEAN SAUCLIERES (DOURBIE MEDIANE)
2022 sera vraisemblablement une année inscrite dans les annales en terme de sécheresse et de température en Europe.
Pour ce qui est de notre rivière, la Dourbie, ceux qui vivent avec elle partagent sa souffrance.Les autres, plongent, nagent, naviguent, randonnent dans l'eau, pêchent allègrement.
Si je peux comprendre qu'un baigneur, une famille sur son canoë ne perçoive pas l'état dramatique dans lequel se trouve notre cours d'eau. Il n'en est pas de même pour le pêcheur. Par nature ce dernier ne devrait pas être uniquement un consommateur. Il doit être le farouche défenseur de ces lieux, de ces poissons qu'il vénère.
Je ne me fais pas d'illusion, bien sur que survit le pêcheur que seul le panier bien remplis satisfait. Je ne le rejette pas il est, de nous tous, celui dont la mémoire épigénétique est la plus fraîche. Cependant, en période de crise la survie impose des règles.
La première est la protection de la vie.Si je suis convaincu que protéger les poissons du hameçon est d'un intérêt plus que limité je suis, par contre, sur, qu'en ce qui concerne la vie des larves et autre micro faune aquatique,vivant sur le fond de nos rivières, il n'en est pas de même.Une étude qui me paraît capitale, réalisée dans les gorges du Verdon, publiée en 2015 révèle que « l'impact du piétinement (des pratiquants d'activités aquatiques de loisir) s'exprime d'abord par une forte baisse du nombre d'invertébrés aquatiques toutes espèces confondues et ce dès le premier passage ».Les écologistes primaires que nous sommes (un peu cons par rapport aux autres estampillés et auto promus) comprennent immédiatement que sans bouffe les poissons vont claquer de la mandibule.S'il est difficile d'argumenter en faveur de la fermeture de la pêche lorsque l'on met en avant la protection du poisson, il est donc démontré que les activités de loisir où l'on piétine le fond des rivières est préjudiciable à l'ensemble de la chaîne trophique du cours d'eau.C'est pour cette raison que je milite pour la régulation de ces activités, tout particulièrement lors d’épisodes comme celui que nous vivons actuellement.Cela ne peut être le fait que de l'autorité administrative. Les organisateurs d'activités aquatiques, ne sont pas « encore » assez responsables pour cesser de leur propre initiative, comme en atteste l'attitude des organisateurs de canyoning qui, bien qu'ayant signé une convention avec les pêcheurs, protestent que leur activité soit suspendue conformément à l’arrêté sécheresse.Les pêcheurs quant à eux ne sont pas encore capables de montrer l'exemple.
Philippe Augé Président AAPPMA Nant Saint Jean Sauclières.